[COVID-19] Sans rappel de vaccination possible, comment protéger mon animal ?

Encore quelques semaines de confinement à l’horizon… Et vous ne pouvez (ou vous n’avez pas pu !) faire vacciner votre compagnon ?

En ces temps particuliers, sachez que cet arrêt des consultations vétérinaires de médecine préventive a été décidé conjointement par l’Ordre des Vétérinaires et la Direction Générale de l’Alimentation, dont tous les vétérinaires en France dépendent. Nous devons nous plier à cette règle, afin de vous protéger en limitant vos déplacements, mais également en nous protégeant afin que nous puissions continuer à assurer les soins d’urgence pour les animaux de compagnie, mais aussi car certains d’entre nous appartiennent à la réserve sanitaire, et peuvent être, à tout instant, appelés par les Agences Régionales de Santé (ARS) afin de prêter main forte aux soignants.

Cependant, soyez rassurés, vos animaux de compagnie continuent d’être protégés, même lorsque la date anniversaire de la visite annuelle est légèrement dépassée. En effet, le taux d’anticorps protecteur diminue très progressivement, et la protection diminue elle aussi très progressivement avant de passer sous le seuil critique. Mais, bonne nouvelle, vous pouvez mettre en place des gestes barrières diminuant le risque de contamination à votre poilu ! Petite revue des gestes à mettre en place… ou pas !

1. Gestes barrières chez le chien

Chez le chien, les principales maladies pour lesquelles nous disposons d’un vaccin sont la maladie de Carré, la parvovirose, l’hépatite de Rubarth, la leptospirose, la rage, la piroplasmose, et la toux de chenil.

  • La maladie de Carré, la parvovirose et l’hépatite de Rubarth sont liées à des virus excrétés principalement par les selles et les urines. Le virus de la parvovirose est très résistant dans l’environnement, et des selles peuvent le contenir très longtemps.
    Pour éviter toute contamination, il est donc recommandé de promener votre chien en laisse, afin notamment de pouvoir contrôler ce qu’il renifle ou lèche. Les laisses à enrouleur sont à proscrire, car votre chien peut s’éloigner trop de vous, limitant la surveillance directe que vous pouvez avoir. De même, il vaut mieux utiliser un harnais plutôt qu’un collier, cela permet de ne pas étrangler brutalement Médor si vous devez, en urgences, le ramener vers vous !
  • Les leptospires appartiennent à une famille de bactéries pouvant infecter les chiens tout comme l’Homme. Ces bactéries sont hébergées dans les urines de rongeurs, par exemple le rat ou le ragondin. A la faveur d’une miction, ces urines souillées se retrouvent en milieu extérieur et peuvent devenir contaminantes. Attention cependant, la bactérie survit seulement si elle est en milieu humide (flaque, zone marécageuse, égout) et non salé.
    Pour éviter toute contamination, n’amenez pas votre chien se baigner en ce moment dans des retenues d’eau douce. Cependant, compte tenu du confinement, et à moins d’habiter dans des régions marécageuses, il est peu probable que vous soyez confronté à cette situation. Si vous vous trouvez en Brière par exemple, privilégiez les ballades en laisse pour que votre chien n’aille pas se rafraichir !
  • La rage, quant à elle, est liée à un virus qui est hébergé dans les glandes salivaires d’un animal infecté. Tous les animaux à sang chaud peuvent être atteints. Ce virus ne se transmet que par morsure. Une fois de plus, la promenade en laisse et en respectant une distance adaptée avec un autre promeneur ayant lui aussi un chien en laisse semble être la meilleure protection pour votre poilu. S’il n’est pas mordu, il ne peut pas attraper la rage !
  • De façon similaire, la distance avec un autre chien est la meilleure protection concernant la toux de chenil. Les agents pathogènes responsables de cette maladie sont contenus dans les expectorations d’un chien malade. Toutes les gouttelettes émises lors de toux, d’éternuements, de pleurs contiennent des agents pathogènes. Si vous tenez votre chien à bonne distance de ses congénères, le risque de transition devient minime !
  • Enfin, parlons de la piroplasmose. Cette maladie est liée à un parasite microscopique contenu dans les glandes salivaires des tiques. En cette période de confinement, la meilleure façon pour votre chouchou de ne pas attraper cette maladie est d’être bien protégé contre ces parasites. Plusieurs produits efficaces existent (collier, pipette, comprimé), ce sont tous des médicaments, ils sont donc vendus à la clinique vétérinaire (et non au supermarché !), et pour certains, disponibles sur le site internet. N’oubliez pas que nous sommes là pour vous. Vous pouvez venir chercher vos produits sur appel téléphonique préalable !

2. Gestes barrières chez le chat

Concernant nos matous, voici la liste des maladies pour lesquelles il existe principalement un vaccin, administré lors des visites de santé annuelles. Il s’agit du coryza, du typhus, de la leucose, et de la rage.

  • Comme chez le chien, la rage ne se déclare qu’après morsure par un animal infecté. S’il est simple de sortir son chien en laisse, il est bien sur impossible (quoique nous ayons quelques exemples à la clinique !) de promener son chat attaché ! Pas de sortie sans liberté pour ce félin ! Cependant, il est reconnu que les morsures et les bagarres ont lieu principalement la nuit, et lors de la saison de reproduction. Elles concernent souvent les mâles, mais les femelles ne sont pas en reste ! Deux gestes barrières existent : le premier est de privilégier les sorties de jour ; retour au lit pour passer la nuit à la maison en fin de journée ! Pour inciter votre chat à ce rythme, vous pouvez lui distribuer sa ration alimentaire le soir (cela l’encouragera à revenir !), et le garder ensuite chez vous !
    Le deuxième geste barrière concerne la saison des amours qui débute en ce moment même. Il est plus que nécessaire actuellement de stériliser les femelles et de castrer les mâles pour éviter ces bagarres, et toute gestation non souhaitée ! Ce type d’acte fait partie des actes autorisés, et nous vous encourageons vivement à faire opérer Minou ou Minette avant tout problème !

Le saviez-vous ? Un chat stérilisé a une espérance de vie de 18 ans, contre 8 ans s’il n’est pas opéré !
Évitez toute prise de pilule chez la chatte, celle-ci étant un puissant cancérigène s’il est utilisé comme mode de contraception récurrent.

  • La leucose se transmet par l’intermédiaire des fluides sexuels ou des morsures, fréquentes lors des bagarres entre chats. Vous l’aurez compris, comme pour la rage, la meilleure protection est la stérilisation !
  • Le typhus est une maladie liée à un virus. Celui-ci est excrété dans les selles. Le virus est très résistant dans l’environnement, et se contracte par contact oro fécal. S’il est peu probable qu’un chat mange les selles d’un autre, il est en revanche fréquent, lorsque des chats partagent une litière, que des selles anciennes -et donc sèches- soient grattées lors de la phase de recouvrement. De tous petits morceaux de ces selles sèches, transformés en poudre, peuvent ainsi être mis en suspension dans l’environnement, et de cette façon, être ingérés. Cette maladie se propage ainsi presque exclusivement dans des endroits où des chats provenants de milieux différents sont confinés en milieu clos. Cela concerne donc surtout les refuges ou les chatteries.
    Cependant, le mode de contamination le plus fréquent inclut l’Homme. En effet, vous pouvez amener le virus à la maison après avoir touché un chat infecté, par l’intermédiaire de vos mains, vos habits, vos chaussures, car il est très résistant dans l’environnement. A l’heure actuelle, le confinement des personnes et l’accent mis sur l’absolu nécessité de bien se laver les mains régulièrement contribue à réduire ce type de contamination ! Votre implication permet donc de protéger votre chat !
  • Enfin, les chats peuvent être atteints de coryza. Cette maladie est due à différents agents pathogènes qui sont présents dans toutes les sécrétions buccales, et/ou nasales et/ou oculaires des chats malades A chaque fois qu’un chat tousse, éternue ou pleure, il peut transmettre sa maladie à d’autres chats. Le meilleur geste barrière est donc d’éviter tout contact entre chats durant cette période de confinement. Pour les chats qui peuvent rester à l’intérieur, interdisez toute sortie. Si vous ne pouvez pas garder votre poilu à la maison, rassurez-vous, si le vaccin est réalisé même un peu en retard, la protection ne s’arrête pas à la date anniversaire !
    De plus, tout comme pour le typhus, vous pouvez être un maillon dans la chaine de contamination de votre animal. En effet, en touchant un chat malade, vous pouvez ramener un des agents pathogènes responsables du coryza à la maison. Restez chez vous, lavez vous fréquemment les mains, cela contribue à protéger Félix du coryza !

3. Et après le confinement, quel protocole vaccinal ?

Tous ces gestes barrières permettent d’éviter au maximum les contaminations, mais peuvent être faillibles, parfois insuffisants ou difficilement réalisables, nous en sommes bien conscients. C’est pourquoi, en temps habituels, il est recommandé de faire vacciner son chien ou son chat, et ce d’autant plus que toutes les maladies que nous avons listées sont mortelles, ou responsables de séquelles très lourdes.
Dès la levée du confinement, nous pourrons de nouveau vous proposer des bilans de santé, mettre à jour les vaccins de votre poilu, et faire un check up complet. Il ne sera pas nécessaire de reprendre un protocole de vaccination pour tous, soyez rassurés ! Pour les quelques personnes qui seraient concernées, nous avons réfléchi à une façon de procéder, vous permettant de ne pas être impacté financièrement par ce retard dans la réalisation des vaccins. Nous vous en ferons part au moment opportun ! Cependant, afin de ne pas allonger trop le retard des premiers animaux concernés par cette situation, nous recontacterons d’abord les familles des animaux devant être vaccinés en mars, puis en avril etc… Et bien sûr, nous mettrons tout en œuvre pour normaliser cela au plus vite !

N’hésitez pas à revenir vers nous pour toute question ! Nous vous conseillons de privilégier le mail (vetacacias@orange.fr), afin de ne pas surcharger le standard qui est en priorité dévolu à la prise de rendez-vous d’urgences, pour lesquels nous sommes ouverts. Nous travaillons en effectif réduit, et sans vous faire entrer dans la clinique, ce qui occasionne un temps de prise en charge un peu long, nous vous demandons donc d’être indulgent !
Nous sommes là pour vous, prenez soin de vous, et prenez soin de nous !

Cet article a été publié le 14 avril 2020

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