Handi’Chiens

Un duo de choc était à la clinique cet été, le saviez-vous ??? Justine, future vétérinaire, est venue prêter main forte à l’équipe, accompagnée de Umour, un Golden retriever futur chien d’assistance ! Umour est -depuis fin août- parti finir sa formation dans un centre de l’association Handi’Chiens, laissant Justine reprendre les cours à l’École Vétérinaire de Nantes. Quelle expérience pour elle, mais aussi pour nous qui avons pu côtoyer ce gentil toutou durant 2 mois ! Vous voulez en savoir plus ? C’est par ici ⬇️⬇️⬇️

Umour, un chien d’assistance :

Cette association forme des chiens d’assistance dans cinq domaines différents. Les plus connus sont sans doute les chiens aidant les personnes qui ont un handicap moteur, mais ces chiens peuvent avoir aussi d’autres carrières :

1 | Domaine social auprès des personnes touchées par une déficience motrice

Lorsqu’ils accompagnent une personne handicapée moteur leur mission est de les aider pour tous les gestes du quotidien: tenir ou ramasser un objet hors de portée (sous un meuble par exemple), apporter le téléphone, ouvrir ou fermer une porte, un placard…

2 | Domaine médical

Ils peuvent aider une personne souffrant d’épilepsie ou de diabète en alertant les secours ou un proche en cas de crise de leur maître, et même en l’anticipant ! Cela permet à la personne de se mettre en position de sécurité, voire de prendre un médicament de façon préventive, médicament que le chien sait même apporter.

3 | Domaine social auprès des personnes touchées par une déficience mentale

Ils peuvent également accompagner une personne souffrant d’un handicap mental comme les troubles du spectre autistique ou la trisomie 21. Ces chiens d’assistance « d’éveil » sont spécifiquement remis aux enfants. Ils sont très importants pour les stimuler, les éveiller ou encore apaiser leurs angoisses.

4 | Domaine judiciaire

Certains auront une carrière de chien d’assistance judiciaire : la présence du chien d’assistance lors de l’audition de victimes aident celles-ci à s’exprimer, en les rassurant et en les apaisant. La présence de chiens dans cet environnement judiciaire est très récente, puisque le premier chien d’assistance en France est LOL, un labrador remis à Cahors en mars 2019 ! LOL vit à la caserne des pompiers et va régulièrement assister des victimes à la gendarmerie ou au Tribunal de grande Instance. Depuis, ce sont 10 chiens qui ont été remis dans diverses régions en France.

5 | Domaine social auprès des personnes âgées

Enfin, la dernière mission de l’association handi’Chiens est de former des chiens d’assistance dit « d’accompagnement social » . Leurs tâches vont être très diverses : ils peuvent être confiés à des Ehpad, des foyers d’accueil médicalisé (FAM), des Instituts médico-éducatifs (IME), des centres de rééducation fonctionnelle, etc… Le chien va intervenir pour stimuler la motricité (en balade, lors de séances de brossage), mais aussi l’échange et la curiosité.

En résumé, le chien peut intervenir dans une multitude de cas de figure : son titre de meilleur ami de l’Homme n’est plus à démontrer !

Et, avant d’être formés spécifiquement pour une mission plutôt qu’une autre, les chiens vont vivre et être éduqués dans des familles d’accueil bénévoles durant 16 mois. Et c’est ce qu’a fait Justine ! Elle a accueilli Umour lorsqu’il avait 2 mois, et cette belle et généreuse aventure s’est terminée à la rentrée de septembre 2024.

L’interview de Justine :

Et si vous aussi ça vous tentait ??? Lisez l’interview de Justine pour en découvrir plus sur son quotidien, et si vous voulez vous lancer, rendez-vous sur le site de l’association Handi’Chiens pour déposer votre dossier de candidature !

Comment as-tu connu l’association Handi’Chiens, et y a-t-il d’autres associations qui forment des chiens d’assistance ?

J’ai découvert l’association Handi’Chiens au campus de l’école vétérinaire de Nantes où j’étudie. Chaque année, l’association recrute 5 étudiants qui deviendront famille d’accueil pour former cinq chiens. Handi’Chiens est la seule association en France reconnue d’utilité publique qui forme ces chiens. Il existe aussi des associations de chiens guides pour personnes aveugles, mais leur mission et éducation sont différentes.

Pourquoi as-tu voulu devenir famille d’accueil ?

Je souhaitais approfondir mes connaissances sur l’éducation canine, notamment sur l’éducation positive, un sujet qui m’intéressait déjà. En tant que future vétérinaire, c’est une super expérience pour comprendre les contraintes liées à la vie avec un chien. Personnellement, c’était aussi une opportunité de tester, sur 18 mois, ce que cela représente d’avoir un chien. C’est une expérience enrichissante sur le plan social, car on sait qu’on aide une personne dans le besoin, ce qui est très motivant.

Quels sont les critères pour être une bonne famille d’accueil pour un chien d’assistance ? Y a-t-il une sélection ?

Les critères essentiels sont la patience et la capacité à suivre les consignes. Il peut être frustrant de ne pas pouvoir faire certaines activités avec le chien pour ne pas compromettre sa formation (jouer à la balle par exemple). Il faut garder à l’esprit que le chien appartient à l’association, pas à nous. Il est aussi important de suivre attentivement les conseils des éducateurs et de garder notre patience, il y a des hauts et des bas, des moments où on a l’impression de ne plus avancer mais il faut persévérer!

Il y a en effet une sélection des familles basée sur dossier et entretiens.

Que dois-tu faire concrètement pendant ces 16 mois d’accueil ?

Le chiot arrive à l’âge de 8 semaines dans un environnement qui doit être paisible pour lui permettre de grandir sereinement. Il faut l’habituer à différents contextes (maison, école, transport, ville, campagne) et veiller à ce qu’il développe de bonnes relations avec les humains et les autres chiens. On lui apprend une vingtaine de commandes et corrige les comportements indésirables comme la fugue, le vol de nourriture, les mordillements, l’aboiement. L’objectif est de le préparer à la vie en famille et aux situations du quotidien. On suit pour cela beaucoup de cours d’éducation dont la répartition est variable en fonction de l’éducateur qui nous suit. Pour moi, c’était 4 heures d’éducation par semaine.

Peut-on choisir le chien que l’on accueille ?

Non, l’association sélectionne les chiens ainsi que les élevages. On ne choisit ni la race (généralement des Golden Retrievers ou des Labradors) ni le sexe. Les chiens nous sont attribués au fur et à mesure qu’ils sont sélectionnés.

Est-il difficile de se séparer du chien ?

Oui, c’est toujours un moment difficile de le rendre au centre, mais on garde en tête que l’objectif est d’aider une personne dans le besoin. C’est une expérience incroyable qui reste très positive malgré la séparation.

Être étudiante vétérinaire est-il un avantage pour s’occuper d’un chien d’assistance ?

Absolument, cela aide, notamment en terme de connaissances médicales. Le Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire (CHUV) est à proximité en cas de problème, ce qui est rassurant. On est aussi plus à l’aise pour évaluer la santé du chien, ce qui réduit l’anxiété par rapport à certaines situations que d’autres familles pourraient trouver inquiétantes. De plus, la socialisation est facilitée car les chiens guides et les chiens d’assistance interagissent régulièrement ensemble sur le campus, ce qui est bénéfique pour leur apprentissage des codes canins. Et pratique, si on veut les laisser se défouler ensemble de temps en temps ! De même sur le campus, nous sommes assez nombreux entre handi chien et chien guide donc on se croise régulièrement, on se rassure entre nous et on se donne des conseils. Cependant l’expérience peut tout à faire se faire sans être étudiant vétérinaire, elle est ouverte à tout le monde !

As-tu d’autres animaux à la maison ?

Oui, j’ai un chat que j’ai eu presque en même temps que le chiot. Comme ils étaient jeunes tous les deux au début, cela a facilité leur cohabitation. Ils s’entendent très bien aujourd’hui.

Toute la famille participe-t-elle à l’éducation du chien ?

Oui, toute la famille est impliquée, mais il est important que le chien ait une personne de référence, notamment pour la distribution des repas, les soins quotidiens et la majeure partie de l’éducation. Tout le monde participe aux exercices et à l’éducation, mais le chien doit clairement identifier son principal responsable. C’est sûr que c’est une expérience qui touche aussi tout notre entourage! Avant de se lancer il faut être sûr que tout le monde soit partant.

Que se passe-t-il quand tu pars en vacances ?

Le chien a le droit de m’accompagner presque partout, y compris dans les transports, ce qui facilite les déplacements. Si jamais exceptionnellement je ne peux pas l’emmener, il existe des familles relais, formées et sélectionnées par l’association, qui peuvent le garder et poursuivre son éducation pendant mon absence.

Penses-tu revoir le chien après son départ, et connais-tu sa future carrière ?

La décision finale concernant sa carrière sera prise par les éducateurs au centre donc on ne sait toujours pas ce qu’il fera quand il sera grand. Cependant, les familles d’accueil gardent souvent le contact avec la famille d’adoption, donc j’espère pouvoir le revoir et constater qu’il aide concrètement quelqu’un dans sa nouvelle vie et qu’il s’y sente bien.

Envisages-tu d’accueillir un autre chien à l’avenir ?

Certains accueillent plusieurs chiens d’affilée, donc c’est possible, mais je ne pense pas pouvoir le faire durant mes dernières années à l’école vétérinaire, faute de temps. Mon prochain chien sera probablement le mien, dans quelques années.

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Merci énormément Justine pour le temps accordé à cette interview, pour ton aide et ta présence à la clinique cet été ! Nous te souhaitons bonne continuation pour la poursuite de tes études !!