Le cancer chez les chiens et chats

Il y a encore une vingtaine d’années, l’espérance de vie de nos chats était d’environ 6 ans et celle des chiens de 9,5 ans : aujourd’hui, celle-ci a considérablement augmenté !
 Il n’est pas rare dorénavant de voir des chats âgés de plus de 15 ans, voire 20 ans parfois. Chez les chiens, l’espérance de vie est directement corrélée à la taille : plus le chien est petit, et plus son espérance de vie est longue : en moyenne maintenant une douzaine d’année chez les petites races (<10 kg, toutes races confondues) et autour de 7 ans pour les races géantes.

L’allongement de l’espérance de vie est aussi directement associé à l’apparition de cancers, qui sont devenus la première cause de mortalité chez nos animaux de compagnie : focus sur ces maladies pas comme les autres.

Qu’est-ce que le cancer ?

Le « cancer » regroupe un ensemble de maladies pouvant toucher tout organe. Si ces maladies sont très différentes les unes des autres, elles ont cependant un mécanisme d’apparition, de prolifération et de dissémination communs.

Lorsque l’on cherche dans un dictionnaire, voici le type de définition que l’on peut trouver :
« Le cancer est une maladie provoquée par la transformation de cellules qui deviennent anormales et prolifèrent de façon excessive. Ces cellules déréglées finissent parfois par former une masse qu’on appelle tumeur maligne. Les cellules cancéreuses ont tendance à envahir les tissus voisins et à se détacher de la tumeur initiale. Elles migrent alors par les vaisseaux sanguins et les vaisseaux lymphatiques pour aller former une autre tumeur. » (Wikipédia)

Le cancer est donc un ensemble de maladies causées par la prolifération incontrôlée de cellules.

Il existe deux grandes catégories de tumeurs :

  • Les tumeurs malignes, ou tumeurs cancéreuses, ont la capacité de disperser les cellules malades vers d’autres parties du corps, ce qui les rend extrêmement dangereuses et agressives. Leur nom est toujours associé au terme « sarcome » ou « carcinome ».
  • A l’inverse, les tumeurs bénignes ne sont pas cancéreuses car elles ne dispersent pas les cellules malades à d’autres parties du corps (elles ne métastasent pas). Leur nom comporte toujours le suffixe « -ome ». Pourtant, il peut être nécessaire de les enlever chirurgicalement, en raison de la gêne qu’elles engendrent.

Comment reconnaitre un cancer chez son animal de compagnie ?

Le cancer est une maladie qui touche préférentiellement les animaux âgés. Chez les chiens, on reconnait même des races prédisposées : Boxer, Golden retriever, Boxer, Labrador, Dogue, Mastiff, Saint-Bernard ou encore Bouledogue, sans que l’on sache véritablement pourquoi.

Les premiers stades d’un cancer passent généralement inaperçus : l’amas cellulaire est de toute petite taille, difficilement palpable (d’autant plus quand l’organe concerné est à l’intérieur du corps), et n’engendre aucune douleur, aucune gêne et aucun dysfonctionnement organique. Une prise de sang ne permet pas de savoir qu’un processus cancéreux est en cours de développement.

Lorsque la tumeur grossit, elle peut commencer à provoquer des perturbations que vous pouvez vous-même voir.
Les tumeurs de la peau, du tissu mammaire, des os, ou encore de certains muscles forment des masses que l’on sent lorsqu’on brosse son chien, parfois que l’on voit.


Dans certains cas, une douleur, ou une boiterie pour laquelle il n’y a pas d’explication logique peut être un signe d’alerte.
Plus généralement, c’est surtout une perte de poids, un appétit diminué, et une difficulté à accomplir toutes les activités du quotidien (se déplacer, jouer, uriner/déféquer, respirer) qui sont les seuls symptômes évocateurs au départ.
Tous ces signes, parfois ténus, sont difficiles à voir, et ce d’autant plus lorsque l’on vit avec son poilu au quotidien !

Consulter à la clinique vétérinaire tous les ans, voire tous les 6 mois pour son animal sénior afin d’effectuer un bilan de santé, est probablement la meilleure façon de détecter au plus vite tout cancer éventuel. Une consultation de médecine préventive nous permet souvent, grâce à une inspection du corps entier (peau et tissu mammaire), une palpation abdominale, une observation de la démarche et de la respiration, une pesée, à vous alerter sur la présence de quelque chose de suspect.

Il est donc extrêmement important, en dehors de toute vaccination, de respecter ce calendrier annuel, voire semestriel, afin de suivre au mieux votre compagnon sénior.

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Comment traite-t-on le cancer ?

En fonction de la localisation du cancer, différents types de prise en charge peuvent être proposés.

La plupart du temps, il est nécessaire d’analyser dans un laboratoire d’anatomie pathologie le type de tumeur, en réalisant une ponction ou en retirant la tumeur.

Il convient également de rechercher la présence de métastases (en réalisant une radiographie, une échographie ou un scanner) pour connaitre son potentiel agressif, et de connaitre son stade de dissémination si elle existe déjà. C’est ce qu’on appelle le bilan d’extension.

Dès que cela est possible, il faut le plus rapidement possible procéder à une exérèse large de cette tumeur. Bien entendu, plus la découverte du cancer se fait précocement, et plus il y a de chance pour que la dissémination n’ait pas commencé. Dans ce cas, il est possible de guérir son animal du cancer !

Parfois, malheureusement, le retrait de la tumeur met en évidence une dissémination déjà en cours même si elle n’est pas encore décelable. La tumeur peut également être dans un endroit inaccessible chirurgicalement. Dans d’autres cas, on ne procède pas à cette chirurgie car le bilan d’extension montre que la tumeur initiale a déjà essaimé dans d’autres organes.
On peut alors procéder à une chimiothérapie, ou à une radiothérapie. Ces traitements sont encore assez peu mis en œuvre : ils donnent cependant de réels bénéfices pour la qualité de vie de l’animal traité et allonge de façon significative son espérance de vie. Les traitements et machines utilisés sont les mêmes qu’en médecine humaine, et nous bénéficions tous les jours des progrès réalisés en oncologie humaine, pour les appliquer en oncologie vétérinaire.
Contrairement aux humains, les chiens sont d’ailleurs beaucoup moins sensibles aux effets secondaires bien connus de la chimiothérapie, à savoir les nausées et la perte des cheveux/poils.
Il n’est pas toujours non plus nécessaire de se rendre dans un centre d’oncologie : certaines chimiothérapies peuvent être menées à la maison et consistent à donner des comprimés à son poilu en suivant un planning bien précis.

La prévention du cancer

La prévention du cancer est très difficile car ses causes sont méconnues. Cependant, des gestes simples du quotidien peuvent permettre d’améliorer très significativement le pronostic en cas de découverte d’un cancer. Bien observer son compagnon, le présenter très régulièrement à la clinique vétérinaire, le peser, le nourrir avec une alimentation de qualité peut jouer favorablement.

Pour certains types de cancers, il existe quand même des soins préventifs permettant de diminuer leur incidence : ainsi les cancers des mamelles, de l’utérus ou des ovaires chez la chienne sont souvent inexistants lorsque la femelle est stérilisée relativement jeune. Chez la chatte, il est reconnu que la prise d’une pilule contraceptive est le facteur déclenchant de cancer mammaires souvent extrêmement agressifs. De même chez le mâle, les cancers de la prostate apparaissent très peu fréquemment sur les chiens stérilisés. La présence de testicules ectopiques doit également déboucher sur une castration et un retrait du(des) testicule(s) abdominaux, afin de ne pas favoriser leur cancérisation.

Le sujet vous intéresse ? Nous vous invitons à consulter ces articles :

> Pourquoi stériliser mon animal de compagnie ?
> La stérilisation/castration à la clinique

Enfin, bien protéger les oreilles de tous les chiens et chats dont les poils sont clairs sur cette zone, est la meilleure protection contre les cancers solaires. L’application quotidienne d’un écran solaire adapté permet de diminuer significativement le risque de survenue de ce type de cancer cutané.

Cet article a été publié le 5 novembre 2020

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