Dire « au revoir » à son animal

Novembre et la fête de la Toussaint sont des moments privilégiés pour se rappeler de nos disparus, et faire vivre leur souvenir. Pour beaucoup d’entre nous, il s’agit de nos proches, mais aussi de nos animaux de compagnie qui participent activement à la vie de la famille, et en font quasiment partie ! L’occasion pour nous de faire un focus sur ce moment particulier qu’est l’ « au revoir ».

L’euthanasie à la clinique vétérinaire des Acacias

Comment prendre cette décision difficile ?

Il est très rare que nos compagnons adorés s’éteignent tout doucement dans leur sommeil. La plupart du temps, leur état grabataire (incompatible avec une vie sereine), l’agonie douloureuse liée à la progression d’une maladie incurable comme les cancers, ou une maladie chronique que les traitements n’arrivent plus à stabiliser obligent les propriétaires de chien ou de chat à prendre la décision douloureuse de laisser partir leur animal.

Cette décision est très difficile à prendre, et est souvent vécue de façon très culpabilisante. Est-ce le bon moment ? A-t-on tout fait pour ce compagnon toujours là pour nous réconforter ? N’y a-t-il pas un autre traitement qui puisse être mis en place pour le soulager encore un peu ?
Il est très important dans ces moments-là d’échanger avec l’équipe de la clinique. Les assistantes tout comme les vétérinaires sont à votre disposition pour discuter avec vous et vous donner un avis le plus objectif et le plus raisonnable possible. Cependant, en définitive, la responsabilité de cette prise de décision vous reviendra, et nous serons là pour vous accompagner au mieux.

L’organisation à la clinique

Pour cela, nous vous demandons de prendre un rendez-vous, afin que nous puissions organiser ce moment dans les meilleures conditions. Même si, une fois la décision prise en famille, vous souhaitez rapidement nous amener Médor ou Félix, sachez qu’il est préférable que tout cela se fasse dans le calme et avec un temps où nous sommes entièrement disponibles pour vous et pour votre animal.
Nous savons que de votre côté il est parfois très dur de patienter le temps que le moment fatidique arrive, c’est pourquoi nous sommes toujours très attentifs à fixer un rendez-vous dans les plus brefs délais. Si vous souhaitez réunir tous les membres de la famille pour accompagner votre chouchou pour son ultime voyage, nous trouverons également le créneau horaire adapté à votre emploi du temps.

Nous avons décidé, à la clinique, de procéder en deux temps : tout d’abord, nous pratiquons une anesthésie. Votre animal s’endort tout doucement, de la même façon que lorsque nous faisons une intervention chirurgicale. Ce sommeil, chimique, correspond à une perte totale de la conscience de l’environnement et à une absence complète de douleur. Votre animal ne ferme pas les paupières, et continue de cligner des yeux régulièrement : ce réflexe normal perdure tant que le chien ou le chat n’est pas décédé. L’injection du produit anesthésiant peut être faite dans la veine (avec ou sans cathéter), dans le muscle, parfois dans la cavité abdominale.
Lorsque votre poilu est complètement endormi, nous injectons un deuxième produit qui va provoquer le ralentissement du cœur jusqu’à son arrêt complet. Suite à l’arrêt cardiaque, les différentes fonctions vitales s’arrêtent les unes après les autres : la respiration s’éteint, les muscles se relâchent, on peut parfois observer une vidange de la vessie ou des poumons s’ils étaient remplis de liquide, les pupilles se dilatent complètement.

La législation de la prise en charge du corps

L’enterrement

La prise en charge du corps de votre animal à la clinique est une option choisie par beaucoup de propriétaire, mais n’est pas obligatoire.
En effet, il est possible d’enterrer son animal de compagnie (chien, chat ou NAC) dès lors que le terrain vous appartient. Il pourra ainsi reposer non loin de vous, et vous pourrez vous recueillir à ses côtés si vous en ressentez le besoin.

Attention cependant, cette pratique est tolérée par l’Etat si votre animal pèse moins de 40kg, et il faut respecter certaines règles définies par le Code Rural (Article L226-2).
Le lieu de l’enterrement doit être situé au moins à 35 mètres des premières habitations et points d’eau (sources, puits, captage ou adduction des eaux d’alimentation).
L’animal doit être enterré à une profondeur d’au moins un mètre pour éviter que d’autres animaux ne viennent déterrer le corps.
Le corps ne doit pas être placé dans un sac plastique. Vous pouvez le placer dans un carton adapté à sa taille, ou bien choisir un cercueil en carton (disponible à la clinique) que vous et vos enfants pourront décorer si vous le souhaitez.
Le corps doit être recouvert de chaux vive. Cela permet une dégradation rapide du corps.

La crémation

Dès lors que vous nous confiez le corps de votre poilu, nous procèderons à un transfert de celui-ci vers un crématorium pour animaux de compagnie.

En attendant le transfert, le corps est gardé dans une chambre froide dans une housse mortuaire identifiée (nom de votre animal, ainsi que votre nom et votre adresse et numéro de téléphone), afin qu’il n’y ait aucun phénomène de dégradation post mortem.

La crémation a lieu quelques jours après. Vous pourrez alors choisir entre deux types de crémation : la crémation plurielle (parfois appelée collective) qui s’adresse à ceux qui ne veulent pas récupérer les cendres de leur animal ; et la crémation individuelle pour tous ceux qui désirent récupérer les cendres. Lors de la crémation plurielle, les cendres sont enfouies selon la législation. Cependant une fraction est conservée dans un jardin du souvenir ouvert au public.

Si vous optez pour une crémation individuelle, vous pouvez même être présent au crématorium le jour de la crémation de votre compagnon, et repartir avec les cendres dans une urne de votre choix.
La plupart des gens préfèrent venir chercher les cendres à la clinique, où elles nous sont retournées.
Le choix de l’urne est à votre convenance, mais sachez que par défaut, le crématorium avec lequel nous avons choisi de travailler vous propose une urne en carton biodégradable, contenant de multiples graines de fleurs. Vous pouvez ainsi enterrez cette urne dans votre jardin, et voir fleurir ensuite un beau bouquet, bel hommage à votre disparu !

Comment surmonter la perte de son compagnon, le deuil

Une fois toutes ces étapes passées, il reste souvent un grand vide à la maison, et les habitudes que vous aviez avec votre animal vous rappellent régulièrement sa disparition. Les autres animaux de la maison sont également touchés, chacun à sa manière. Certains ne veulent plus manger ou aller se promener, d’autres s’approprient son panier…

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C’est toujours une douloureuse épreuve, et seul le temps permet d’atténuer sa peine.

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Comment faire le deuil de son animal de compagnie ?

Il n’y a pas de recette, et chacun régit à sa façon.
Pour certains, il va se passer de nombreux jours avant de ranger toutes les affaires de son animal. Pour d’autres, tout doit être fait en rentrant de la clinique vétérinaire.
Dans certaines familles, l’adoption d’un chiot ou d’un chaton semble évidente immédiatement.
A contrario, pour d’autres, l’animal disparu était LE compagnon parfait, et en adopter un autre est inenvisageable.

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Il est en tout cas certain que chacun doit prendre le temps qui lui est nécessaire. N’écoutez pas les conseils (pas toujours avisés !) de certaines personnes, qui n’ayant pas vécu avec votre poilu, ne pourront pas forcément bien comprendre le lien qui vous unissait; prenez votre temps et entourez-vous de personnes qui vous soutiennent !
Si vous en ressentez le besoin, vous pouvez donner un peu de votre temps aux associations comme la SPA pour aider à promener les chiens, caresser les chats : votre expérience sera appréciée, et vous ressentirez peut-être moins l’absence de votre poilu ! Vos voisins peuvent peut être aussi vous confier leurs animaux pendant leurs temps d’absences.

Si vous avez de jeunes enfants, il est conseillé de leur expliquer simplement avec vos mots, mais sans détour, ce qui vient de se produire. Il est très important de ne pas leur mentir sur le décès. Ils risquent d’être d’autant plus perturbés quand plus tard ils découvriront la vérité.

Et puis, un jour, envisager une nouvelle vie avec un nouveau chien, chat ou NAC devient une évidence ! Vous avez fini par accepter que la mort fait partie du cycle de la vie, et la vie reprend le dessus. Lorsque ce jour arrive, ne vous précipitez par pour autant. Il faut réévaluer le temps disponible que vous avez, vos contraintes quotidiennes, vos obligations professionnelles ou familiales… Tout cela a pu évoluer depuis que vous aviez adopté votre précédent compagnon, et il peut être judicieux de changer de race ou même d’espèce !
Nous serons bien évidemment toujours là pour vous conseiller et vous accueillir pour faire connaissance avec le chanceux/la chanceuse avec qui vous partagerez, nous en sommes certains, une belle nouvelle tranche de vie !

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Cet article a été publié le 13 novembre 2019

3 réponses à “Dire « au revoir » à son animal”

  1. CANDÉ YANNICK dit :

    Merci beaucoup pour votre grande humanité lors du départ de mon Pitchou en juillet 2017 … Madame Leclerc m’ a offert une empreinte de la patte de mon loulou, je l’ ai dans ma chambre, merci encore … Moi j’ ai choisi d’ adopter tout de suite un autre chien, exactement le même, un Cotton de Tulear, et depuis plus de deux ans il a pris la place de celui que je pensais irremplaçable … Nouki m’ a aidée à laisser derrière moi toute la peine que j’ avais … On n’ oublie pas les animaux que l’ on a vraiment aimés, mais un autre compagnon peut faire des miracles !!!

  2. Marine dit :

    Un immense merci à toute l’équipe, vous avez été à nos côtés lors du départ de nos braques allemands, Oscar et la belle Agate quelques années après.

  3. Meyer Marie françoise dit :

    Merci au Docteur L’Haridon et à toute l’équipe pour leur présence lors du départ d’Annis. J’ai repris un chiot 15 jours après car j’avais du mal à vivre et j’ai culpabilisé, mais là encore le Docteur L’Haridon et l’équipe m’ont soutenue. Olly m’a redonné la joie, je n’oublie pas Annis.

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