La perception de la mort et ce que l’on en fait

Laya, Linette, Tina, Mystic, Juke, Nala…autant de noms de poilus adorés qui nous ont quittés ces dernières semaines.

Surmonter la mort de son animal de compagnie, comme tout être cher, est un défi parfois difficilement surmontable, et ce d’autant plus que notre rapport à la mort s’est largement modifié avec le temps.

Cela est lié à différents facteurs, dont certains nous paraissent importants à développer en ce début de mois de novembre où nous commémorons traditionnellement la mémoire de nos morts.

Nous espérons sincèrement que ces lignes permettront à tous ceux qui ont perdu un poilu de réussir à se rappeler de sa vie, pour réussir à oublier sa mort.

A la clinique, que nous soyons vétérinaire ou assistante, nous côtoyons quotidiennement la mort, ce qui ne la rend pas plus facile à affronter. Néanmoins, nous avons peut-être ainsi plus encore conscience de sa présence autour de nous, et de la fragilité de la vie.

Nous vivons dans un monde occidental, ou l’idée même de la mort s’éloigne de nous, car nous pensons que les progrès de la science rendent le vivant invincible. Et c’est un peu vrai ! L’espérance de vie augmente, de nombreux médicaments ou techniques chirurgicales novatrices repoussent tous les jours les limites de la vie, la rendant plus longue, plus belle, … mais elle reste toujours mortelle malgré tout.

Prendre conscience que la vie s’arrêtera inéluctablement un jour plus ou moins lointain, permet déjà de moins subir ce moment douloureux.

Cela peut paraitre une évidence, mais pourtant… Nous voyons tous les jours des propriétaires malheureux qui n’avaient pas imaginé que ce moment arriverait… Nous sommes là pour l’évoquer avec vous en amont, envisager ensemble le devenir du corps de votre compagnon après, et vous décrire comment votre poilu s’endormira pour l’éternité si nous l’accompagnons dans ce moment.

Notre façon de vivre le deuil pour les humains a également beaucoup évolué, rendant la mort très solitaire. A la préhistoire, les morts étaient enterrés dans les habitations !! Alors que de nos jours, les cimetières sont très éloignés des villes, pour des raisons hygiéniques, mais aussi parce qu’il ne faut pas faire de bruit, pas déranger les morts, à juste titre ou non… Alors, bien sûr, cela ne fonctionne pas de la même façon pour les animaux, mais la vie et la mort sont si intimement liées qu’il est impossible de les séparer. L’entourage du propriétaire d’un poilu décédé a ainsi souvent du mal à concevoir qu’on puisse vouloir garder son animal auprès de soi au-delà de la mort, notamment en enterrant ses cendres dans le jardin, ou en les gardant dans une urne à la maison… C’est pourtant une façon parfois nécessaire de poursuivre une sorte de chemin encore ensemble.

Il peut être également nécessaire de parler (beaucoup) de son chien, son chat, son lapin ou encore son hamster décédé. Cela permet de se remémorer tout ce que l’on a vécu ensemble et de se rendre compte à quel point une boule de poils peut changer nos vies en nous faisant vivre des expériences uniques, en nous faisant rencontrer de belles personnes et d’autres animaux tout aussi adorables. En rédigeant cet article, nous avons ainsi pu nous rendre compte que la plupart des livres écrits sur le deuil animalier l’étaient non pas par des écrivains professionnels, mais bien par des propriétaires ! Ils ont ressenti le besoin de coucher sur le papier toute cette vie commune jusqu’à son dénouement. Nous vous encourageons à les lire, certains sont même spécifiquement rédigés pour les enfants.

Pour conclure, nous emprunterons ces mots à Delphine Horvilleur « C’est quand la vie et la mort se tiennent la main que l’histoire peut continuer ». Et même si faire la paix avec la mort prend parfois beaucoup de temps, elle est nécessaire et surtout permet finalement à la vie de gagner. La mort n’aura ainsi pas le dernier mot.

N’hésitez pas à lire ou relire ce précédent article publié sur notre site internet :

Cet article a été publié le 3 novembre 2023

2 réponses à “La perception de la mort et ce que l’on en fait”

  1. Bernard Mandeville dit :

    Tout ce qui est dit dans ce superbe article est réel. Nos compagnons font parti de nos Famille.
    Notre JODY n’avait que 9 ans et demi et le 3 Aout dernier, nous avons été contraint de venir vous voir pour abréger ses souffrances. Elle reste dans nos cœurs, comme tous nos compagnons disparus.
    Merci à tout le personnel de la clinique pour l’accompagnement et les marques de sympathie et le courrier de condoléance reçu.
    Bonne retraite à votre collègue

    • CliniqueAcacias dit :

      Bonjour Mr Mandeville!
      Nous vous remercions beaucoup pour votre commentaire et nous transmettons à Monique vos bons vœux pour sa retraite.
      Toute l’équipe de la Clinique Vétérinaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *